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Importance de la rhétorique

Cicéron, De l'orateur

« Un discours comporte à la fois le fond et les mots ; ceux-ci ne reposent sur rien, si on enlève les idées ; les idées sans les mots ne sont pas mises en lumière. » « [Ê]tre instruit, mais être incapable de parler et de développer sa pensée par la parole n'est pas mieux que de manquer d'idées et d'avoir seulement des mots à sa disposition. » « Le philosophe peut mépriser l'éloquence ; c'est pourtant elle qui, nécessairement, complète la philosophie. » « [L]e principal mérite de l'orateur consiste à pousser le cœur humain à la colère, à la haine, à la fureur, ou à le ramener de ces sentiments violents à la douceur et à la pitié. Il faut bien connaître la nature humaine, savoir ce qu'est l'homme et ce qui peut l'exciter et le calmer, si l'on veut, par la parole, atteindre son but. » « Quoi de plus libéral, de plus généreux, de plus royal, que d'aider les suppliants, de relever les affligés, de sauver les citoyens, de les préserver contre les dangers, de leur conserver leur patrie ? »

Augustin, La doctrine chrétienne

« Alors qu'en effet, avec la rhétorique, on cherche à convaincre du faux et du vrai, qui osera dire que, contre le mensonge, les défenseurs de la vérité doivent rester sans armes, afin, sans doute, que ceux qui s'efforcent de persuader du faux, sachent, dès le prologue, rendre le lecteur bienveillant, attentif ou docile, et non les autres ? Les uns exposeraient le faux, brièvement, clairement, avec vraisemblance et les autres le vrai de manière à ennuyer le lecteur, l'empêcher de comprendre et, enfin, d'y croire ? Les uns, par leurs arguments fallacieux, s'attaqueraient au vrai pour soutenir le faux, et les autres ne pourraient ni défendre le vrai ni réfuter le faux ? Les uns, pour mener et pousser les esprits des auditeurs vers l'erreur pourraient, par le discours, les terrifier intensément, les attrister, les faire rire et les autres, et les autres pour la défense de la vérité, s'endormiraient lents et indolents ? Qui pourrait être assez insensé pour penser cela ? Comme l'éloquence est une faculté neutre, et qu'elle est très efficace pour persuader du mal comme du bien, pourquoi le zèle des hommes de bien ne devrait-il pas s'armer et combattre pour la vérité, du moment que les méchants en usent pour soutenir des causes perverses et sans fondement au service de l'iniquité et de l'erreur ? »

Loïc Nicolas, Discours et liberté

« La rhétorique n’est pas un expédient dans la mesure où elle ne pallie rien de mieux. Elle est, au contraire, ce qu’il y a de mieux. En effet, dans tous les domaines propres aux affaires humaines, là où le flou oblige à tâtonner, il n’y a rien d’autre à espérer ; rien de plus grand ; rien de plus efficace ni de plus ferme. Elle seule permet d’agir, de trancher les problèmes, de donner du sens, des raisons, de les mettre à l’épreuve, mais surtout de faire de la décision prise (de la raison en acte) le ressort d’une liberté responsable. Force est de constater que le monde n’est pas réductible à une formule mathématique. Qu’il s’agisse de l’argumentation religieuse, de l’éducation morale ou artistique, de la philosophie, du droit, l’argumentation ne peut être autrement que rhétorique. En somme, elle est rhétorique ou elle n’est pas. Concrètement, les raisonnements propres à la logique formelle ne valent que pour ce qui est formalisable.1 Ils demeurent sans efficacité et même sans valeur pour tout ce qui touche aux affaires humaines au sens large : de la vie familiale à la politique. »